Passer d’une surcharge de travail et d’un manque de ressources à une abondance de compétences

L’Équipe de santé familiale universitaire (ESF) Bruyère compte environ 100 employés, dont des médecins, des infirmières praticiennes, des travailleurs sociaux, des pharmaciens, des commis, des professionnels de l’administration, et plus encore. En outre, l’ESF dispose d’un volet universitaire solide qui forme les résidents au début de leur carrière. Le personnel de l’ESF Bruyère fournit des soins de santé complets à plus de 17 000 patients de la région d’Ottawa.

Cependant, lorsque venait le temps de dispenser des soins palliatifs, l’ESF se heurtait à un certain nombre de défis.

Tout d’abord, les connaissances variaient énormément parmi les membres de l’équipe. Certaines infirmières étaient mal à l’aise avec les soins palliatifs, alors qu’une autre avait travaillé pendant 10 ans dans un service de soins palliatifs. Le niveau de connaissances de ces soins était aussi varié chez les médecins et les autres prestataires. Bien que le personnel administratif et les commis n’aient reçu aucune formation médicale, certains pouvaient s’appuyer sur leur expérience personnelle acquise auprès des membres de leur famille. En raison de la variabilité de l’expérience au sein de l’équipe, il manquait un langage commun pour discuter efficacement des soins palliatifs en lien avec les différents rôles.

La direction de l’ESF – y compris le directeur médical, le Dr Jay Mercer, et la directrice générale, Deborah McGregor – a envisagé d’offrir une formation en soins palliatifs à toute l’équipe. « Le Dr José Pereira a jeté les bases en parlant de la formation Les fondements du LEAPMC », dit le Dr Mercer. Il aimait le fait que le programme ait été conçu pour refléter les complexités de la prestation des soins primaires. « Pallium comprend mon monde, déclare le Dr Mercer. On n’a jamais assez de temps, on manque de ressources et on n’a pas toujours toutes les informations dont on a besoin. »

Après avoir consulté le comité de gestion de l’ESF, le Dr Mercer et Mme McGregor ont décidé d’offrir le LEAPMC à toute l’équipe. « La formation doit être un miroir de notre fonctionnement, explique le Dr Mercer. Nous faisons tout en équipe, alors nous suivons la formation en équipe. » Le Dr Mercer admet qu’il a rencontré une certaine résistance à mesure que l’idée se concrétisait. Les commis et le personnel administratif pensaient que la formation était trop avancée et trop technique pour eux, alors que certains médecins affirmaient qu’ils savaient déjà comment fournir des soins de fin de vie. Par ailleurs, certains membres du personnel ne voulaient rien savoir des soins palliatifs.

L’ESF a fermé pendant deux jours sur une période de deux mois afin que toute l’équipe puisse suivre la formation Les fondements du LEAPMC. Certains diraient que c’était là une entreprise coûteuse, mais le Dr Mercer percevait la valeur de l’investissement. Maintenant, lorsque des patients qui pourraient bénéficier d’une approche palliative s’adressent à l’ESF, ils sont entourés de personnes ayant suivi la formation ensemble et agissant intuitivement en équipe – une équipe qui sait communiquer efficacement, et qui fournit des soins améliorés et plus constants aux patients et à leurs proches aidants.

L’un des principaux avantages de cette formation, c’est que tous les membres de l’ESF jouent un rôle plus important dans la prestation des soins aux patients. Une infirmière peut consulter le dossier du patient et constater qu’un médecin a rédigé une nouvelle ordonnance. Elle peut ensuite faire un suivi auprès de la pharmacie et s’assurer que l’ordonnance est exécutée. Tout cela peut se faire sans consulter le médecin qui a rédigé l’ordonnance. « La formation réduit les goulots d’étranglement et permet à davantage de professionnels de la santé d’offrir des soins palliatifs, explique le Dr Mercer. Un grand nombre de mains expertes facilitent le travail. »

En plus d’accroître les connaissances pratiques, la formation Les fondements du LEAPMC a également donné à l’ensemble du personnel un langage commun pour discuter des soins palliatifs à l’interne et pour les expliquer aux patients et aux proches aidants. Maintenant, tout le personnel de l’ESF comprend le processus du mourir. Il peut expliquer, par exemple, que le manque d’appétit d’un patient est normal. « Cela peut se transformer en un bras de fer où les proches aidants essaient de faire manger le patient, alors que ce dernier n’a pas faim, poursuit le Dr Mercer. Le LEAPMC explique que cela fait partie du mourir. Si le patient ne veut pas manger, nous l’acceptons. » En éduquant de manière constante les proches aidants et les patients, nous réduisons le stress et améliorons la qualité de vie de ces derniers.

Le langage commun va au-delà de l’explication de concepts et favorise une meilleure compréhension de ce qui est nécessaire pour offrir des soins palliatifs. « C’est aussi une question de logistique, précise le Dr Mercer. Si j’ai les médicaments en stock, mais pas le matériel nécessaire pour les administrer, je ne peux pas faire mon travail. » Après avoir suivi la formation Les fondements du LEAPMC, le personnel de l’ESF comprend mieux les fournitures et la logistique dont l’équipe médicale a besoin pour dispenser les soins de manière efficace.

Bien que les commis et le personnel administratif se soient d’abord demandé pourquoi ils devaient suivre la formation, l’expérience les a renforcés dans leurs rôles. Avant Les fondements du LEAPMC, un fournisseur de soins pouvait téléphoner un vendredi après-midi pour demander le renouvellement d’un médicament contre la nausée. Sans formation préalable, le personnel administratif répondant à l’appel n’aurait pas compris à quel point c’était important. Désormais, ces employés connaissent le nom des médicaments et savent à quoi ils servent. Ils savent qu’ils doivent demander au médecin d’envoyer une nouvelle ordonnance afin que le patient ne soit pas à court pendant le week-end. Et cela pourrait éviter qu’un patient ait besoin de se rendre à l’urgence.

« La formation a accompli exactement ce à quoi je m’attendais, déclare le Dr Mercer. Cela a permis à tous les membres de l’équipe de progresser dans leur discipline et les a rendus plus disposés à offrir des soins palliatifs – et à les enseigner. »

Le cours de deux jours intitulé Les fondements du LEAPMC (Les essentiels de l’approche palliative) est destiné aux professionnels de la santé qui soignent des patients atteints d’une maladie limitant l’espérance de vie, mais dont la spécialité n’est pas les soins palliatifs. Accrédité par le Collège des médecins de famille du Canada pour un maximum de 28 crédits Mainpro+, le cours Les fondements du LEAPMC a été élaboré et revu par des pairs appartenant à une équipe pancanadienne d’experts bénévoles composée de spécialistes du domaine, déterminés à promouvoir l’approche palliative. Les participants acquièrent ainsi les aptitudes et les compétences essentielles de l’approche palliative, tout en constituant des équipes solides et en favorisant la collaboration entre les fournisseurs de différents organismes.

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